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"La maîtresse de jade" de Catherine LIM

  • rubysclub77
  • 29 sept. 2018
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 févr. 2019


Catherine Lim, écrivain singapourien de la diaspora chinoise, nous emmène sur les sentiers tracés par Pa Kin, célèbre homme de lettre chinois décédé en 2005 à cent ans révolus, pour nous raconter l’histoire d’un amour impossible au cœur du XX° siècle dans cette société chinoise ancestrale et immuable qui n’a pas beaucoup évolué depuis quelques siècles. Un monde où les vivants et les morts, les dieux et les hommes vivent dans une étrange proximité.


Pour résumer, il s'agit du roman habituel de l’amour impossible où même la violence, la misère et la perfidie sont sirupeuses à souhait. Et cette histoire qui aurait pu être une belle histoire d’amour, comme la littérature en a immortalisé plus d’une, relève d'un pathos extrême et dégoulinant qui ne fera frémir que les âmes sensibles.


Il est dommage que ce roman bascule trop dans le pathétique car ce récit comporte des éléments intéressants sur la culture des Chinois de la diaspora que nous ne rencontrons pas si souvent dans les librairies. Il souligne aussi avec beaucoup de justesse toutes les difficultés que rencontrent les femmes dans cette société patriarcale qui fonctionne autour de trois principes qui constituent comme « … un rempart indestructible fondé sur la naissance, le pouvoir et la richesse. ».


Il aurait été intéressant que le récit développe plus ces thèmes culturels et sociaux pour que nous comprenions bien que les Chinois d’aujourd’hui n’ont peut-être pas totalement rompu avec la Chine ancestrale.

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"Un plateau de cendres attendrait l'enfant sur le point de naître. La première chose que faisait la sage-femme après avoir sorti l'enfant était de regarder entre ses jambes, espérant pour le bébé voir le petit bout de chair prometteur et non la fente infamante. "Une fille", disait la sage-femme avec tristesse, et elle serait autorisée à enfoncer la tête de l'enfant dans la cendre, pour l'étouffer avant qu'elle ne pousse son prochain cri. Parfois, des chiffons ou un seau d'eau faisaient l'affaire. Ayant moins de valeur que la bouse de buffle ou les tiges de riz, la petite fille nouveau-née était jetée à la décharge."

L'auteur


Catherine Lim est une romancière originaire de Singapour connue pour avoir écrit sur la société Singapourienne et des thèmes de la culture traditionnelle chinoise, est née en Malaisie. Elle a obtenu son baccalauréat ès arts de l'Université de Malaya en 1963. Elle a émigré à Singapour en 1967 à l'âge de 26 ans. Catherine Lim a publié neuf recueils de nouvelles, cinq romans, deux recueils de poésie et de nombreux commentaires politiques.


Le Résumé


Han n'a que trois ans lorsqu’elle est vendue par sa mère comme servante dans une riche famille. D'abord désespérée, elle retrouvera le goût de vivre grâce à l’amitié qui naîtra entre elle et le jeune maître de la maison. Les enfants deviendront inséparables et feront les quatre cents coups.

Mais avec l’âge, le garçon prend conscience de sa supériorité sociale et délaisse peu à peu Han. A son retour de l'étranger, où il a poursuivi ses études, il se fiance avec une jeune fille de sa condition. Han ne peut le supporter et fera tout pour le reconquérir.

Plus que l'histoire d’amour, ce livre vaut surtout pour ce qu’il nous apprend sur la condition des femmes dans la Chine du début du siècle. Une fillette pauvre peut être considérée comme privilégiée si elle est vendue comme servante. Avec un peu de chance, ses maîtres accepteront qu’elle se marie après x années de bons et loyaux services. Sa seule réelle planche de salut sera alors de mettre au monde un fils. Cette spirale infernale est entretenue par les femmes elles-mêmes, pauvres ou riches, qui rejettent avec horreur la naissance d'une fille.

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